Claude Thiell : de l’or dans les mains pour caresser les pianos Quand on lui demande comment il est devenu facteur de piano, Claude Thiell sourit, et replonge dans ses souvenirs d’enfance. « Ma mère est pianiste. Quand j’avais cinq ans, un facteur est venu régler notre instrument. J’étais bricoleur et quand je l’ai vu restaurer le piano, je suis devenu fou. Il m’a aidé à concevoir un piano à ma taille d’enfant. Et il m’a laissé sa clé d’accord. Je la garde toujours précieusement ». Cette rencontre reste marquée dans sa mémoire. A l’âge de 16 ans, Claude trouve un maître, Prestel à Strasbourg, un des plus grands de France. Durant 7 ans, il apprend le métier en compagnonnage, voyageant à Strasbourg, Bordeaux, Alès, Paris, Nice… »Mais mon but était de venir m’installer dans ma ville natale. De me mettre à mon compte pour ne pas avoir la pression d’un patron ».
|
A cela il faut ajouter quelque 4000 particuliers… Et quand il vend un piano, Claude Thiell le bichonne, le prépare. « Je personnalise l’instrument. Ce n’est pas un produit brut d’usine, mais du vrai cousu main ». Un métier, une passion. Mais le plaisir de Claude est de travailler sur des pianos de concert de très haut niveau, qui réclament un accord pour chaque concert. « Le Steinway and Son’s est un instrument d’une très haute musicalité et d’une très haute technicité. J’ai fais des stages dans la maison mère pour pouvoir y toucher. Depuis cinq ans, je suis le référent de cette maison dans toute la région, même en proche Allemagne. Pour moi, c’est une apothéose, un aboutissement. Quand on est digne de toucher au meilleur piano du monde, de côtoyer les plus grands instruments du monde, on rejoint le plaisir. » Mais à ce niveau, Claude Thiell sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur, pas le droit de décevoir. Quatre autres grands constructeurs de piano lui ont donné leur confiance ! Pleyel, Gaveau, Seiler et Schimmel.
|
Pièces de musée Claude Thiell s’est également lancé dans la restauration des pianos anciens, et utilise notamment la technique du vernis au tampon. Il travaille pour des privés, mais aussi sur des pianos qu’il a lui-même acquis. Il dispose ainsi d’une fabuleuse petite collection d’instruments datant de 1770 à 1830. « Je restaure notamment un piano à queue 5 pieds fait par l’ébéniste Boulle, de marque Erard. Cela fait 11 ans que je travaille dessus… » En week end ou en vacances, la passion ne le quitte pas. Dernièrement Claude Thiell a décidé de se faire réaliser son propre piano. »Je le fais faire dans une usine en Asie. Mais ils doivent suivre scrupuleusement mon cahier des charges. C’est moi qui ai fait le design du meuble, et je veux qu’ils utilisent les meilleurs matériaux ». Depuis 1986, dans un tiroir, traînent lesplans du piano que Claude Thiell voudrait réaliser de ses propres mains. « Cela demanderai deux années de travail. Normalement, c’est le travail que réalisent les facteurs à leur retraite ». Alors, en attendant de construire amoureusement son propre instrument, Claude Thiell met ses mains au service d’autres pianos.
|
Copyright © 2024 Pianos Thiell - mentions légales |